Valerio : L'homme qui murmurait à l'oreille des tomates

Physique

Valerio est assez grand, mesurant près d'un mètre quatre-vingt-dix (1m87 pour être très précis d'ailleurs) et il est finement musclé. Ses larges épaules lui viennent du travail de la terre, d'où il tire également ses mains caleuses et puissantes. Il a des cuisses fortes et des jambes qui savent le tenir debout. Il lui manque un orteil au pied droit et comme il refuse catégoriquement de mettre des tongs, personne ne sait vraiment lequel c'est. À part peut-être le médecin, mais il est mort. Si on mets tout ça de coté pour s'attarder un peu sur son visage, on peut voir un nez aquilin, des oreilles trop étirées vers l'arrière (à force de les lui tirer !! vous dirait sa mère), des yeux vert légèrement foncés mouchetés de brun et des cheveux bruns toujours "coiffés" en pétard. Quand l'envie lui prend (ou que la paresse se fait trop forte) il laisse pousser une barbe de quelques jours avant de trouver le courage (et son rasoir) pour faire place nette. Valerio a, aujourd'hui un style assez "vieille italie fermière", il porte souvent des chemises avec des pantalons marron et des bretelles pour le retenir. Le tout agrémenté de chaussures bateau. Il porte souvent ses manches retroussées et il n'y a que lorsqu'il fait plus froid qu'il se fend de porter un sous-pull à col roulé noir avec une vieille veste d'aviateur en cuir marron par dessus. Il porte alors des chaussures de cuir très "Italie des années 70", tout aussi marron que la veste (concordance des couleurs oblige). Il a une démarche un peu particulière, toujours traînante et il a tendance à avancer en ayant les épaules relâchées vers l'arrière, la tête dodelinant d'un côté à l'autre quand il doit s'adresser aux gens.

On peut voir dans son regard qu'il est fatigué, ses yeux semblent passés, lessivés et son sourire, bien qu'agréable et plutôt bien mis, à tendance à refléter une profonde tristesse.

C'est également un adepte des tatouages éphémères et semi-permanent. Il raffole des motifs, des couleurs et de la diversité qu'on peut voir sur un corps tatoué, mais il sait qu'avec l'âge, il risquerait de perdre de sa superbe.


Caractère

Valerio est un homme plutôt calme et discret, travailleur et respectueux de ses concitoyes. Il aime à bavarder calmement dans un bar sans la moindre arrière pensée, il aime la solitude que lui procure la lecture qu'il ne pratique que trop peu à son goût (et déjà bien trop à celui de ses parents). Comme tout bon italien qui se respecte, il est branché "famille" et pour lui, il n'y a rien de plus beau qu'un repas dominical en compagnie de ceux qu'il aime et qui partage son quotidien. S'il est bien né de parents italiens, ce ne sont pourtant pas ceux chez qui il a grandit et qu'il appelle papa et maman qui l'ont conçu et mis au monde. Il a été adopté à l'âge de quatre ans après avoir que son père biologique ait renoncé à tout droit de paternité sur le petit Valerio.

S'il est célibataire, Valerio n'en est pas moins un homme qui aime les femmes et plus précisément, qui aime les femmes de caractère. Plus elles sont à même de l'envoyer voir ailleurs si elles y sont, plus il a envie de les connaître parce qu'il est persuadé que ce sont ces femmes là qui s'engagent pour la vie. Il est très affectueux et très attachés à son neveu, Guido, dont il s'occupe pratiquement tous les mercredi.

Cependant, s'il est fier de sa famille, il l'est bien moins de ses origines italiennes, aussi il fait tout pour que personne ne sache qu'il est en réalité né à Naples. Ainsi, il éludera la plupart des questions concernant ses origines s'il le peut et s'exprimera dans un anglais parfait alors qu'il s'amuse à glisser des fautes grotesques en italien pour avoir l'air d'un étranger installé ici depuis longtemps. Il se présente donc sous le nom de "Val" et râle quand on le perce à jour.

Il adore les animaux et le travail de la terre, son père adoptif étant fermier il est habitué au travail dur sous le soleil battant. Il est indépendant et possède sa propre petite maison qu'il entretient avec amour.

Histoire

Le 28 Juin 1983...

L'enfant ne cessait de pleurer, criant à pleins poumons, les joues rouges couvertes de larmes et de morve. L'homme à la haute stature et aux épaules aussi large qu'une armoire à glace toisa l'enfant d'un air mauvais. Depuis qu'ils étaient arrivés au centre d'adoption, il braillait et attirait sur eux les regards désolés et condescendant d'autres parents présents. Marco Sparenza n'en pouvait plus de cet enfant qui pleurait toutes les nuits depuis que sa mère avait mis les voiles avec une bonne partie de son pognon. Il n'allait pas s'encombrer d'un gosse, c'était mauvais pour ses affaires, alors il l'abandonnait à l'adoption. Ces imbéciles de fonctionnaires trouveraient bien un couple de crétin à qui refiler ce moutard puant et il serait libre.

Effectivement, quelques mois plus tard, en octobre, quand le petit Valerio eut quatre ans,
le couple Cabreri craqua pour ce garçonnet aux cheveux brun foncé et aux grand yeux verts plein d'amour. Il ne fallut pas longtemps avant que Valerio ne revienne à Ardenza en leur compagnie et qu'il devienne un membre à part entière de la famille. Étonnamment, il n'est pas l'aîné puisque les Cabreri avaient déjà eu une fille avant de l'adopter et l'ont voulu pour lui tenir compagnie. Le père Cabreri a toujours dit "Autant faire un enfant heureux" et jamais ils n'ont regretté leur choix de prendre Valerio. Lui et sa soeur Francesca se sont tout de suite bien entendu malgré leur six ans de différence. En grandissant, Valerio a passé beaucoup de temps à aider son père à la ferme après l'école et malgré un goût prononcé pour la littérature et les langues, il a toujours fait passé la ferme familiale, un peu excentrée, avant ses propres envies.
Il a pourtant pu faire plusieurs voyages en Angleterre et c'est de là que lui est venu son amour pour cette culture, légèrement différente et où un homme qui sait parler n'est pas traité de "loveur rital". C'est principalement de son côté romantique que vient son aversion pour son origine italienne qui lui a valu souvent d'être rejeté et de se faire traiter de tombeur.

Vers l'âge de 20 ans, il a cessé ses études pour travailler uniquement à la ferme pendant que sa soeur terminait ses études d'agronomie. Elle se maria, puis eut un enfant et ils reprirent la ferme familiale pendant que Valerio cherchait ce qu'il allait faire de sa vie. Il avait déjà 28 ans à ce moment et reprendre des études lui parut impossible. Il continua de travailler dans la ferme jusqu'à ce que, en 2015, une vieille librairie fut mise au clou, vendue pour deux morceaux de pain par un libraire fatigué. Il ne fallut pas longtemps à Valerio pour se décider à racheter l'espace de vente avec ses maigres économies et ensuite, il dut se battre pour apprendre le métier sur le tas. Aidé de temps à autre par le vieux Salvatore, l'ancien liraire,
qui lui fournit son carnet de contact ainsi que de précieux conseils pour débuter, Valerio se lança dans le business du livre. Si beaucoup pensait que cette petite librairie ne tiendrait pas la route pendant plus d'une année, elle est aujourd'hui florissante et une aura de bien-être et de sécurité règne entre les murs de brique et les vieilles poutres de bois...