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Le bureau du Parrain

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Le bureau du Parrain Empty Le bureau du Parrain

Message par Brookesia Lambertoni Mer 21 Mar - 15:33

Le bureau du Parrain Captur11

Le bureau de Sebastiano était, par le passé, occupé par son père. Sur la gauche en entrant, vous verrez un coin salon, où se trouvent un canapé d'angle et des fauteuils. Dans le coin se trouve une cheminée et, à côté, une télévision murale qui reste le plus souvent éteinte. Des miroirs accrochés au mur se trouvent entre la télévision et un bar blanc et noir. Sur le haut du bar, un bouquet de fleurs trône dans un vase. Une lampe ronde suspendue au plafond éclaire cet endroit. Entre les fauteuils et le canapé se dresse une table basse sur laquelle il y a un vase contenant des fleurs semblables à celles se trouvant sur le bar. La table est éclairée par une lampe dont cinq boules suspendues faites en métal chromé renferment des ampoules.

Tout de suite sur votre droite en entrant, contre le mur, vous verrez une grande armoire blanche ayant une porte coulissante noire et une autre recouverte d'un immense miroir. Si vous vous placez face à cette armoire, vous aurez au dessus de votre tête une lampe dont l'abat-jour est fait de pierre. Presque en face de vous en entrant se trouve une étagère remplie de livre et de bibelots en tous genres. Une lampe identique à celle se trouvant proche du bar est suspendue à cet endroit.

Dans le dernier coin de la pièce qui n'a pas encore été mentionné se trouve le massif bureau de Sebastiano. Il est fait en bois blanc. Derrière le bureau se trouve le fauteuil du parrain, qui est noir et imposant. De l'autre côté du meuble, deux fauteuils au tissu anthracite ont été posés afin que les personnes avec qui le dirigeant de la Lama Nascosta souhaite s'entretenir puissent s'installer. Durant la journée, le soleil illumine cette partie de la pièce grâce aux trois grandes fenêtres qui vont du sol au plafond. La fenêtre du milieu peut s'ouvrir telle une porte, pour que Sebastiano puisse se rendre sur sa terrasse privée.

Le sol de la terrasse est recouvert d'un parquet sombre. Deux fauteuils, dont l'un comportant deux places et dont l'autre pouvant accueillir jusqu'à trois personnes, sont disposés de manière à ce qu'il soit possible de profiter de la vue. Depuis cet endroit, Sebastiano peut voir qui entre et sort de son terrain, car la vue donne sur la cours goudronnée où arrivent les voitures. Une table basse en bois se trouve entre les deux canapés. Sur la terrasse, il y a également quelques fleurs et des plantes.
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Message par Brookesia Lambertoni Mer 21 Mar - 21:52

Brookesia avait trop bu. Elle avait donc décidé de rentrer sans sa voiture, la laissant sur le parking du Libertà. Elle passa devant chez José ; ce dernier qui l’avait aperçue s’était empressé de la rejoindre. Il lui avait alors proposé de la ramener chez elle, invitation qu’elle ne refusa pas. Dans la voiture, elle n’avait pas décroché le moindre mot, restant aussi impassible qu’une statue. En arrivant dans l’allée qui menait chez les Lambertoni, José, dont l’inquiétude n’avait fait que s’accroître tout au long du trajet, posa une main sur la cuisse découverte de la jeune femme. Lorsqu’il l’avait interrogée pour savoir ce qui n’allait pas, elle avait répondu d’une voix blanche que tout allait bien. L’homme n’insista pas, retira sa main et annonça qu’ils étaient arrivés. Brookesia le remercia, lui souhaita une bonne soirée et quitta la voiture. Lorsqu’elle passa la porte d’entrée, elle fut accueillie par Julian, le serviteur. Après l’avoir salué, affichant une mine aussi neutre que le ton de sa voix, la jeune femme retira sa veste et la lui tendit.

« Bonsoir Signorina, avez-vous passé une agréable soirée ? » dit-il tout en tendant ses mains pour attraper la veste qui lui était tendue.

« Oui. Mais ne devriez-vous pas avoir fini votre service ? » s’enquit-elle en ramenant ses cheveux en arrière d’une main.

« Oh, vous savez, cela ne me dérange pas de finir avec du retard... »

« Certes... Savez-vous si Sebastiano est rentré ? » demanda-t-elle après un court silence.

« Oui, il est en train de discuter avec votre mère dans le petit salon... Faut-il que je le prévienne de votre arrivée ? »

« Volontiers. Dites-lui que je l’attends dans son bureau. Et ensuite, allez vous reposer ; il est temps pour vous de rejoindre votre chambre... » répondit-elle poliment.

L’homme promit de faire ce qui lui avait été dit, souhaita une bonne soirée à Brookesia et se retira après qu’elle lui ait répondu et qu’il ait fait une brève révérence. La brune n’avait pas réussi à décrocher le moindre sourire. Elle s’était enfermée dans une bulle de neutralité. Lorsqu’elle buvait, la jeune femme ne parvenait pas à faire autrement : soit elle montrait la totalité de ses sentiments, soit elle se cachait derrière une carapace impossible à franchir pour quiconque, pas même pour ses proches. L’alcool lui faisait perdre sa capacité à s’adapter tel un caméléon. Montant les marches, elle se rendit immédiatement dans le bureau de son frère sans passer par sa chambre pour y retirer ses chaussures. C’est donc toujours vêtue de sa courte robe noire et de ses longues bottes s’arrêtant juste au dessus de ses genoux qu’elle fit son entrée dans la pièce. La lumière s’alluma. Un verre du bar se fit remplir de rhum. La bouteille retourna à sa place et les doigts de Brookesia se refermèrent sur le verre.

S’attardant face au reflet que lui renvoyait l’un des trois miroirs accrochés au mur, elle fut heureuse de constater que son maquillage était aussi net que lorsqu’elle l’avait fait. A la voir ainsi, on aurait pu croire qu’elle venait de se préparer pour sortir. Après un instant, elle tourna les talons pour aller s’asseoir. Installée sur le canapé d’angle, elle attendit. Elle s’était mise à la place la plus proche de la porte ; celle qui se trouvait à côté d’un fauteuil et en face de la télé. Buvant une gorgée de rhum, la jeune femme profita de sentir cette boisson de qualité descendre le long de son oesophage. Ses yeux se perdirent dans le fond de son verre. La jeune femme réfléchissait. Elle réfléchissait aux choses qu’il s’était passé au cours de la soirée et elle ne cessait de ressasser les événements afin d’anticiper ce qui allait se produire. Lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir, elle se leva du canapé pour accueillir son frère, se tenant droite et gardant le visage dénué d’émotion qu’elle arborait depuis qu’elle avait senti l’alcool lui monter à la tête.
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Message par Sebastiano Lambertoni Mer 21 Mar - 23:31

Une fois sortit du bar Libertà, Sebastiano accompagna son invitée jusqu’à sa voiture personnelle. Il lui avait réservé exclusivement. Elle le rejoindrait plus tard à la Casa Lambertoni. Liana devait d’abord régler quelques affaires privées avant de le rejoindre. Sebastiano, lui, prit sa moto. Ça lui ferait grand bien après la scène qui venait de se dérouler à l’intérieur. Il se sentait… agacé. Il s’étonnait de ne pas ressentir plus d’émotions. Peut-être se lassait-il des bêtises de sa sœur, ou alors il s’y habituait. Dans tous les cas, en tant que parrain, il ne pouvait laisser passer ça. Un tel comportement devait être puni. Il avait bien vu dans ses yeux qu’elle était en colère contre lui. Il se doutait du pourquoi, mais elle n’avait rien à lui reprocher. Elle était peut-être sa sœur, mais il était le Padre de la Lama Costa, il n’avait pas de compte à lui rendre.

Il fit un grand détour par la côte pour observer le soleil se coucher sur sa ville avant de rentrer, se sentant beaucoup mieux après cette petite ballade. A la Casa, il rejoignit rapidement sa mère qui était dans le petit salon. Elle l’invita à s’asseoir sur le canapé en tapotant avec légèreté et malice sur la place à côté d’elle. Il ne se fit pas prier, s’installant avec nonchalance. Il n’y avait que sa mère qui arrivait à le mettre réellement à l’aise. Sebastiano s’accorda un soupir de lassitude. Une longue journée se tardait à prendre fin.

- Mio figlio, que se passe t-il ? Tu semble contrarié…

Il ne pouvait rien lui cacher. Les mères avaient se troisième sens qui leur permettaient de tout savoir  quand cela concernait les enfants. Elles savaient toujours quand ça n’allait pas.

- Rien de grave Mamà. Ne t’en fais pas.

Il ne pouvait pas vraiment lui raconter son travail, elle n’en dormirait plus et elle le savait. Mais ce qu’elle savait aussi c’est que les affaires ne le contrariait pas autant. Elle insista, posant une douce main sur le genou de son fils.

- Ce n’est rien je t’assure. C’est une histoire entre ta fille et moi.

Elle fronça les sourcils. Pour que Sebastiano utilise ce terme pour parler de sa sœur, c’est qu’il était en colère contre elle. Mais elle avait appris à ne pas s’en mêler depuis qu’ils avaient atteint l’âge adulte. Elle fit juste une petite remarque.

- Ne soit pas trop sévère avec elle.

Mamà protectrice, comme toujours. A ce moment là,  Julian vint l’informer que Brook’ l’attendait dans son bureau. Il renvoya le serviteur, lui intimant même de rentrer chez lui pour un repos bien mérité et regarda sa mère qui le regardait, inquiète. Il lui adressa un sourire et posa sa main sur la sienne.

- Ne t’en fais pas, c’est une femme forte qui sait faire face à ses responsabilités.

Il l’embrassa sur le front avant de la quitter, lui souhaitant une bonne nuit. Il monta ensuite dans son bureau. Il s’arrêta quelques secondes devant la porte, reprenant son visage froid qu’il accordait aux affaires. Cela donnait le ton. Il finit par entrer. Il ne regarda pas Brook’ directement mais la vit se relever. Celle-ci portait toujours la même tenue que tout à l’heure et diffusait une légère odeur d’alcool. Elle avait bu, et n’avait visiblement pas fini. A son arrivée, tandis qu'il marchait jusqu’à son bar personnel en desserrant sa cravate, le visage toujours fermé, il fit un vague geste de la main et un verre se remplit de vodka pure. Sa rencontre avec Liana lui avait donné des envies russe. Il posa sa cravate sur le côté, enlevant le premier bouton de sa chemise avant de s’asseoir à son bureau, comme s’il recevait quelqu’un pour les affaires. Verre en main, une jambe replié sur l’autre, détendu dans son fauteuil – du moins en apparence -, il regarda Brook’. Il finit par l’inviter à s’asseoir d’un geste de la main, sans émotions. Elle avait la le parrain face à elle, pas le frère.
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Message par Brookesia Lambertoni Sam 24 Mar - 17:03

Brookesia regarda en silence son frère rejoindre son bureau. Se disant qu’il allait sans doute déposer sa cravate sur son fauteuil avant de la rejoindre. Mais, contrairement aux attentes de la jeune femme, tout ne se passa pas ainsi : il desserra en effet sa cravate, mais, ensuite, il s’installa dans son fauteuil, comme s’il s’apprêtait à recevoir quelqu’un. En tant normal, Brookesia aurait haussé un sourcil, mais, l’alcool cachant la totalité de ses pensées et de ses émotions, son visage resta de marbre. Sebastiano s’était servi au passage un verre de Vodka : c’est donc son verre à la main qu’il invita sa soeur à venir s’asseoir face à lui. La brune se trouvait face à un dilemme cornélien : devait-elle se rasseoir sur le canapé, afin de faire comprendre à son frère qu’elle refusait d’entrer dans son jeu ? Ou devait-elle lui faire face et partager le fond de sa pensée ?

Sans quitter son frère des yeux, elle prit son temps pour faire son choix, buvant lentement une grande gorgée de l’alcool qui se trouvait dans son verre. Après un temps qui parut interminable, Brookesia se dirigea vers le bureau de son ainé. Les fauteuils anthracites réservés aux personnes avec qui le parrain s’entretenait parfois s’écartèrent sur son passage. Arrivée devant son frère, la jeune femme déposa avec force son verre presque vide sur le bureau et posa deux mains sur le bord de ce dernier, se penchant légèrement en avant pour mieux plonger son regard dans celui de son frère. Son visage ne laissant rien voir de sa fureur -contrairement à la manière dont elle avait posé son verre-, elle fixa longuement Sebastiano avant de dire d’une voix blanche qui ne laissait en rien deviner ce qu’elle ressentait :

« Tu étais au courant que Lucianna était de retour, mais tu ne m’as rien dit, alors que tu savais pertinemment à quel point j’étais proche d’elle, lorsque j’étais jeune. Un frère n’aurait pas hésité une seconde pour en parler à sa soeur. Tu vas sans doute me reprocher de ne pas t’avoir fait part de ce que j’avais appris -donc que Lucianna était de retour à Ardenza-, mais tu as fait exactement pareil ! Et ne me dis pas qu’un Parrain n’a pas à partager ce dont il est au courant avec quiconque, car le retour de mon amie d’enfance n’a absolument rien à voir avec un quelconque business, du moins, pas à ma connaissance... Ne me dis pas non plus que j’avais l’obligation de t’en faire part : premièrement parce que tu ne m’as jamais demandé, en tant que Parrain, d’enquêter à son sujet pour une raison ou pour une autre, et deuxièmement parce qu’une soeur n’est en rien obligée de tout raconter à son frère. » La jeune femme fit une courte pause. Elle aurait pu se comporter comme une enfant et partir en claquant la porte derrière elle, mais elle n’avait pas agi ainsi : elle était là, devant son frère. Il pouvait continuer à penser d’elle qu’elle se comportait comme une gamine, mais il ne pouvait pas avoir plus tort. D’une voix toujours aussi calme et dénuée de toute émotion, Brookesia reprit sans laisser le temps à son frère de dire quoi que ce soit : « Alors maintenant je te le demande, Sebastiano : es-tu pour moi uniquement un Parrain à qui je dois raconter les moindres faits et gestes que je remarque, ou mon frère, qui parvient à faire la différence entre une querelle fraternelle et un réel problème au sein de la Lama Nascosta et à qui je ne raconte pas tout ce que je vois, mais avec lequel je peux parler de ce que je ressens, de mes craintes, de mes doutes ? Réfléchis bien à ce que tu t’apprêtes à me répondre, car, selon ce que tu dis maintenant, tu gagnerais ma servitude, mais tu perdrais l’estime que j’ai pour toi. »

Brookesia fut étonnée d’avoir réussi à être aussi claire dans ses propos après tout l’alcool qu’elle avait bu. Désormais silencieuse, elle fixait les yeux de son frère à tour de rôle. Elle était dégoûtée. Dégoûtée de voir son frère faire passer ses affaires avant sa famille. D’ailleurs, le retour de Lucianna avait-il réellement un lien avec le business ? La brune en doutait. Leur père avait toujours su faire la part des choses : il n’avait jamais considéré un membre de sa propre famille comme une marionnette dont il pouvait obtenir tout ce qu’il désirait. C’est d’ailleurs ce qui faisait de lui un bon Parrain : il avait su gagner la confiance des membres de sa famille en ne mélangeant jamais le professionnel et le familial. Brookesia avait pensé que Sebastiano parviendrait à faire de même -et jusqu’à aujourd’hui il y était parvenu-, mais apparemment ce n’était pas le cas.

La brune laissa apparaître au fond de son regard jusqu’à alors indéchiffrable un lueur de supplication ; elle priait pour que son frère prenne la bonne décision. Qui sait : peut-être allait-il s’agir de la dernière fois où elle permettrait à Sebastiano de lire dans ses yeux ? Elle avait toujours su lui faire comprendre, rien qu’en le regardant, le fond de sa pensée. Mais si son aîné lui annonçait maintenant qu’il ne la considérait pas -ou plus- comme une soeur, il était fort possible que Brookesia lui cache à tout jamais ce qu’elle ressentait et ce qu’elle pensait. Elle en était capable ; elle le savait. Désormais, la balle était dans le camp de Sebastiano : allait-il dire à la brune qu’il la considérait plus comme une marionnette que comme sa soeur ? Pareille bêtise pourrait mener à une guerre froide que ni l’un ni l’autre ne désirait. Le Parrain avait le choix : désamorcer la bombe, ou dégoupiller la grenade.
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Message par Sebastiano Lambertoni Sam 24 Mar - 20:30

Assit dans son fauteuil, une jambe croisée sur l’autre, un verre de vodka dans la main et l’autre soutenant sa tête -après tout, la journée commençait à se faire très longue. Il n’osait même pas regarder l’heure. Et il devait encore accueillir Liana et se lever à l’aube pour Lucianna-  il écoutait sa sœur lâcher son flot de paroles. Il n’avait pas bronché devant son comportement précédent, ne voulant pas lui faire ce plaisir. Elle avait beau contrôler sa voix, Sebastiano comprenait très bien ce qu’elle ressentait : elle était en colère, certains gestes ne trompaient pas. L’alcool lui faisait défaut. A cet instant, il se posait une question : était-ce la boisson qui la faisait agir ainsi ou s’était-il trompé sur elle ?  C’est comme-ci la présence de Luciana lui avait grillé le cerveau. De quoi confirmer ce qu’il pensait de tout ça et ce n’était pas de bonnes impressions. Tout le long du monologue de sa sœur , Seb’ n’exprima rien. Il écoutait et attendait qu’elle termine. Mais à l’intérieur, il sentait une colère commencer à gonfler dans sa poitrine. Apparemment, sa sœur ne comprenait vraiment pas pourquoi il réagissait ainsi.  Lorsque Brook’ en eut fini, Sébastiano ne bougea pas de longues secondes. Puis soudainement, il prit une grande inspiration en se redressant, se frottant le visage avec lassitude. Il devait se reprendre, c’était ridicule. Commençons par le côté familial.

- Tu veux mon avis en tant que frère ? Très bien. Oui, je suis au courant de son retour depuis quelques semaines. C’est tout à fait logique après tout. Un « nouveau » visage qui s’installe en ville, mes hommes se sont bien évidemment posés des questions et m’ont rapportés ce qu’ils savaient.

Eux au moins ne lui cachaient rien, pas comme sa sœur. Et il n’avait pas besoin de leur donner des ordres pour être au courant. Si quelque chose se passait à Ardenza, il était naturellement au courant. Comment pourrait-il ordonner à ses hommes d’enquêter sur une personne si on ne lui rapportait pas l’information que la dit personne est présente. Les paroles de Brookésia n’avait aucun sens.

- Mais si je ne t’ai rien dis, c’est exactement pour les même raisons que tu viens d’énoncer. Tu étais attachée à elle. Et lorsqu’elle est partit, tu en a souffert.

Même si elle refusait de l’avouer.

- Alors oui, c’était ma façon de te protéger. J’avais peur qu’elle te fasse encore souffrir c’est comme ça. Donc je ne t’ai rien dit. Je me doutais bien que tu serais au courant de son retour un jour ou l’autre, mais pour moi le plus tard était le mieux.

Voilà, à présent elle savait pourquoi il ne lui avait rien dit. Que ça lui aille ou non, en tant que frère, il devait la protéger, que ce soit physiquement ou mentalement. Il ignorait pourquoi Lucianna était partit. Mais surtout pourquoi elle revenait. Peut-être était-elle ici pour des raisons banales. Mais peut-être aussi pour finir ce qu’elle a commencé : faire du mal à ceux qui l’aime, comme Brook ‘.
La voix de Sébastiano changea légèrement pour devenir faiblement plus froide.

- Cependant...

Le parrain fit une courte pause, buvant une gorgée de vodka. Il savoura la brûlure que produisit le liquide dans sa gorge.

- Lorsque tu as appris son retour, tu ne t’es pas empressée de me le dire toi non plus, bien au contraire. - Et lui n’était pas proche de Lucianna donc ce n’était pas pour le protéger mais plutôt pour lui cacher quelque chose...-

Et oui, les accusations qu’elle lui portait pouvaient très bien se retourner contre elle comme elle l’avait prédit. Sebastiano se leva, posant son verre sur le bar non loin de son bureau. Il stoppa son geste, le verre sur le bois, sa main figée dessus tout comme son regard. Il tournait le dos à Brook’ qui ne put voir son expression à ce moment : de la douleur mêlé à de l’incompréhension. Elle ne s’était peut-être pas rendu compte que certaines de ses paroles étaient plus que blessantes et que lui les avait bien entendu. Des paroles qui justement pourraient effectivement briser cette proximité qu’ils avaient. Il durcit sa voix pour qu’elle ne remarque rien.

- Pourtant, il semblerait à tes dires qu’un frère n’aurait pas hésité une seconde pour en parler à sa sœur, et donc un sœur à son frère. Mais après tout, comme tu l’as si bien dit, « une sœur n’est en rien obligée de tout raconter à son frère » . De ce fait un frère n’est en rien obligé de tout raconter à sa sœur.

Ce n’était pas ses paroles après tout, mais les siennes. Elle avait elle même battit les prémices d’un fossé entre eux. Il l‘avait eu sur ses propres paroles, preuve qu’elle avait bien trop bu. En temps normal, elle aurait mieux choisi ses paroles. Elle l’accuse de son silence tout en lui affirmant qu’elle même ne lui aurait rien dit. Et après  c’était sur lui que reposait la suite des évènements ? Il n’oublierait pas ses paroles. Sebastiano reprit son visage sans émotions pour lui faire de nouveau face.

-  Tu étais proche d’elle Brook’. Et elle est partit sans rien te dire. Et voilà que je te retrouve avec elle au Libertà devant mes hommes. Son retour ne m’inspire rien de bon. Il suffit de voir vos réactions au bar…

Ses hommes sur le point de sortir leurs armes, Gabriel avec le regard d’un homme qui va en tuer un autre….
Soudainement, le regard de Sebastiano se durcit. Il se resservit un fond de vodka et retourna s’asseoir à son bureau, posant ses mains à plat dessus, l’imitant ainsi et se retrouvant à sa hauteur. Malgré son regard, Sebastiano se sentait étrangement calme, comme si sa colère avait laissé place à la lassitude. Il voyait bien la supplice dans le regard de sa sœur, mais il ne pouvait pas faire n’importe quoi en ce moment.

- Maintenant je vais t’expliquer pourquoi le Parrain intervient dans cette histoire. Du moins essayer, au vu de ton état.

Il n’était pas ravi de la voir ainsi alcoolisée et dans cet état. Et après elle voulait essayer de le convaincre que sa rencontre avec Lucianna n’était pas une mauvaise chose. Même pas une heure qu’elle la retrouve et elle est déjà dans un état peu glorieux.

- Te souviens-tu de Georgio ? Bien-sur que tu t’en souviens. Tu as entendu le rapport d’Angelo. Cet homme, tout comme moi, à des yeux partout. Si moi je suis au courant de tout, soit assuré que lui aussi. Dans cette période délicate, il a fallut que Luciana revienne. J’ignore pourquoi elle est partit mais je sais que ça à un lien avec Sergio.

Sergio était son ami. Même s’il ne lui avait rien dit, Seb’ n’était pas aveugle. Il s’était passé quelque chose entre Sergio et Lucianna qui avait causé son départ.

-  Tu veux savoir où est donc le problème ? J’ignore pourquoi elle est revenu. Ce n‘est franchement pas le moment de diviser la famille ! Te présenter comme tu l’as fait dans un lieu public, encore pire au milieu de mes hommes, avec Lucianna, n’était vraiment pas intelligent. La faire venir ici aurait été bien plus prudent. Pourquoi est-elle revenu ? Pourquoi est-elle partit ? Pourquoi tout le monde dans cette ville refuse de m’apporter ces réponses ?

Seb’ n’attendait pas spécialement de réponses, il essayait de faire comprendre dans quelle situation sa sœur le mettait.

- Qui me dit qu’elle ne va pas me causer du tord ? Diviser ma famille comme elle est déjà en train de le faire ?

Au fil des questions, il avait légèrement haussé la voix. Comment pouvait-il lui faire comprendre qu’en le gardant dans l’ignorance, elle mettait la famille en danger ? Pour un regard extérieur, oui Sébastiano réagit fortement. Mais Luciana n’est pas un touriste de passage. Elle était une fille du village qui revient juste au moment où on défie son rang en tant que Parrain. En laissant Sebastiano dans l’ignorance, on ne pouvait pas s’attendre à  une réaction accueillante.

Pour résumer, voilà ce qu’il se passe dans sa tête : son statut de parrain est mis en danger par un vieux fou. Au même moment, une fille, Lucianna, partit pour d’obscures raisons qu’il ignore toujours revient pile poil quand ça ne va pas. Théorie : Qui dit que Georgio ne l’a pas payé pour diviser la famille et ainsi montrer l’illégitimité de Sebastiano à la tête de la famille Lambertoni et de la Lama Costa ? Surtout qu’il faut se mettre à sa place : Des quelques minutes où il a vue Lucianna, il s’est retrouvé avec ses hommes prêt à tirer, sa sœur cachottière qui à présent lui hurle presque dessus… je continue ou vous comprenez maintenant ? De plus, si la sœur pouvait « mentir » et défier son frère, en public en plus, qu’est-ce qui empêchait ses hommes de le faire ? Alors oui, le frère ou le parrain, sur ce coup là, il ne peut les dissocier. Après tout, la mafia est une famille et les Lambertoni en font partie, qu’elle le comprenne ou non.

Sebastiano soupira du nez longuement, détournant le regard. A présent sa sœur savait, à elle de faire ce qu’elle veut. Ah elle de lui prouver qu’il a tord. Ou à elle de lui prouver qu’il a raison. Il pouvait remercier Lucianna : jamais sa sœur n’avait sous entendu une telle rupture fraternel. Ils s’étaient déjà disputés, mais pas ainsi. De la rancœur, voilà ce qu’il ressentait. Envers Lucianna, et envers sa sœur. Lui qui lui accordait une confiance aveugle, les paroles de la Lambertoni lui faisait entrevoir une autre vérité. Finalement, il était peut-être le plus honnête des deux, mas surtout le plus idiot. Sa propre famille lui cachait des informations qui, entre de mauvaises mains, pouvait tout changer. Brookesia ne se rendait compte de rien. Lui avait était élevé dans ce but : maintenir la famille uni. Mais il suffit d’un seul maillon faible pour que la chaîne se brise. C’est ce qui allait arriver si sa propre famille continuait de la garder dans l’ignorance. S’il était déjà conscient de tout cela au bar Libertà, un voile semblait se dissiper et il prenait réellement conscience des paroles de sa sœur. Il ne pouvait avoir confiance en personne.

«  Pardonnez-moi père, je prend enfin conscience de vos paroles. »

Sebastiano se leva rapidement et se tourna vers la fenêtre, regardant l’extérieur avec un regard dur, faisant tourner lentement le liquide dans son verre de la main gauche.

« tu gagnerais ma servitude, mais tu perdrais l’estime que j’ai pour toi. »

En se souvenant des derniers mots de Brookésia, sa main se serra fortement sur son verre. Le respect, l’estime, c’était quelque chose qui allait dans les deux sens. On avait pas à demander à sa famille d’être serviable ou fidèle, c’est quelque chose qui devrait être naturel. Mais en y repensant, la trahison venait souvent d’un membre de la famille. Son père lui en avait pourtant fait la leçon en lui apprenant l’histoire de familles célèbres dont la chut était souvent dû à la trahison d’un frère, d’un oncle, d’un cousin…. d’une femme…. Pouvait-il encore lui faire confiance après tout ce qu’elle avait dit ?

«  Surveilles tes arrières fils, ne laisse personne se glisser dans ton dos. Ne laisse personne t’atteindre. »
"Parliez-vous aussi de la famille père ? De ma propre sœur ? Que je dois vous faire honte."

Finalement, c’est à Brookésia de décider : va t’elle désamorcer la bombe ou dégoupiller la grenade ?
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Message par Brookesia Lambertoni Sam 24 Mar - 23:15

Une fois que Brookesia eut terminé de parler, le silence se fit dans la pièce. Sebastiano resta, un certain temps du moins, immobile. La jeune femme se demandait comment il allait réagir : allait-il rompre le lien pourtant si fort qui les avait uni jusque-là ? Elle espérait, de tout coeur, le contraire. Comment pourrait-elle vivre sans avoir de frère ? Pire, comment pourrait-elle vivre en présence de celui qui avait été son frère et qui l’avait rejetée, la rabaissant au titre d’employée-marionnette ? Elle ne le pourrait pas. Elle ne supporterait pas ne serait-ce que l’idée de n’avoir plus jamais en face d’elle son frère, mais uniquement un Parrain. Mais si tel était son désir, alors Brookesia le respecterait, peu importe ce qu’elle ressentirait. Chaque seconde qui s’écoulait durait des heures. C’est alors que Sebastiano bougea enfin : il prit une profonde inspiration, se redressa et se frotta le visage comme l’aurait fait un vieillard venant de se réveiller d’une sieste dans sa chaise à bascule.  

« Tu veux mon avis en tant que frère ? Très bien. Oui, je suis au courant de son retour depuis quelques semaines. C’est tout à fait logique après tout. Un « nouveau » visage qui s’installe en ville, mes hommes se sont bien évidemment posés des questions et m’ont rapporté ce qu’ils savaient. Mais si je ne t’ai rien dit, c’est exactement pour les même raisons que tu viens d’énoncer. Tu étais attachée à elle. Et lorsqu’elle est partie, tu en as souffert. »

En entendant les premières paroles de son frère, Brookesia se détendit, même si cela ne se vit pas sur son visage. La lueur de supplication qui brillait jusqu’alors dans son regard -et qui reflétait son inquiétude profonde- s’était évanouie. Ses yeux redevinrent inexpressifs, et rien, que ce soit dans sa respiration, dans sa posture ou sur son visage, ne laissait voir qu’elle était soulagée et heureuse d’entendre Sebastiano s’adresser à elle comme un frère, et non comme un Parrain. Même lorsqu’il mentionna la souffrance inavouée qu’elle avait ressentie au départ de Lucianna, Brookesia ne broncha pas.

« Alors oui, c’était ma façon de te protéger. J’avais peur qu’elle te fasse encore souffrir, c’est comme ça. Donc je ne t’ai rien dit. Je me doutais bien que tu serais au courant de son retour un jour ou l’autre, mais pour moi le plus tard était le mieux. »

L’explication de son frère tenait la route, même si cette manière de procéder pouvait être des plus périlleuses : il aurait dû se douter que lui cacher pareille nouvelle pouvait se retourner contre lui... Brookesia ne comprenait cependant pas un détail : le départ de Lucianna l’avait certes affectée, mais jamais la Bellissima n’avait été volontairement blessante envers elle. Est-ce que Sebastiano avait craint que l’Italienne vagabonde s’en aille à nouveau sans prévenir et sans donner de ses nouvelles ? C’était possible. Partant de ce principe, Brookesia ne prit pas la parole, laissant ainsi le temps à son frère de dire tout ce qu’il avait sur le coeur.

« Cependant... » reprit l’homme dont le ton changea sensiblement. Il but une gorgée de vodka avant de poursuivre : « Lorsque tu as appris son retour, tu ne t’es pas empressée de me le dire toi non plus, bien au contraire. »

Brookesia s’apprêtait à répliquer, mais le fait que son frère se lève à cet instant l’en empêcha. Elle le suivit du regard et, tandis qu’il déposait son verre sur son petit bar, elle retira ses mains du bord du bureau. Elle les observa un instant puis en frotta la paume du bout des doigts : elle s’était crispée sans s’en rendre compte lorsqu’elle avait posé l’ultimatum à son frère. Repensant à ce que ce dernier venait tout juste de dire, Brookesia glissa son regard sur lui -ou du moins sur son dos- et elle ouvrit la bouche pour répondre mais ne le put pas, une fois de plus. Sebastiano avait repris la parole d’une voix dure pour dire :

« Pourtant, il semblerait à tes dires qu’un frère n’aurait pas hésité une seconde pour en parler à sa sœur, et donc une sœur à son frère. Mais après tout, comme tu l’as si bien dit, « une sœur n’est en rien obligée de tout raconter à son frère ». De ce fait, un frère n’est en rien obligé de tout raconter à sa sœur. »

Il avait raison, mais il oubliait un détail qui changeait tout : Brookesia et Lucianna étaient amies d’enfance. Si Sebastiano et la Bellissima avaient été eux-aussi de si bons amis, la brune n’aurait pas hésité une seconde à mettre son frère dans la confidence. Mais le fait était qu’ils ne l’avaient pas été. Et si les rôles avaient été inversé ? Est-ce que le jeune homme aurait dit à sa soeur que l’un de ses anciens amis avait refait surface si celle-ci n'avait pas été particulièrement proche de l’ami en question ? Aurait-il pensé qu’il était nécessaire de lui partager cette information au plus vite ? Elle en doutait fortement. Le fait était qu’elle n’avait tout simplement pas jugé utile de lui en parler ; cela n’avait rien à voir avec une quelconque envie de lui dissimuler une information cruciale. Il fallait qu’elle le lui dise, et c’est ce qu’elle voulut faire, mais Sebastiano se retourna et poursuivit, sans lui laisser le temps de dire le moindre mot :

« Tu étais proche d’elle Brook’. Et elle est partie sans rien te dire. Et voilà que je te retrouve avec elle au Libertà devant mes hommes. Son retour ne m’inspire rien de bon. Il suffit de voir vos réactions au bar… »

Il était vrai que la manière dont Lucianna avait semblé vouloir s’enfuir en courant en voyant Sebastiano pouvait sembler suspecte. Mais Brookesia connaissait la raison d’une pareille réaction, ou du moins, elle la supposait : sans doute la Bellissima avait craint que le Parrain la questionne devant tout le monde sur la raison de son départ. L’ainé ne pouvait cependant pas comprendre cela tant qu’il n’avait pas eu de discussion avec Lucianna. Maintenant, Brookesia commençait à comprendre sa réaction, quoiqu’elle la trouvait tout de même exagérée. Ce n’était pas comme si une quelconque histoire de business avait un lien avec tout cela ! Du moins, telle était la pensée de la brune qui s’appuyait à nouveau contre le bureau. Son frère remplit le fond de son verre et vint se placer devant elle, adoptant la même posture. Plus Sebastiano parlait, et plus sa soeur pensait qu’il avait été profondément blessé par ses paroles. Avait-il cru que mettre fin à leur relation fraternelle était quelque chose qu’elle désirait ?

« Maintenant je vais t’expliquer pourquoi le Parrain intervient dans cette histoire. Du moins essayer, au vu de ton état. Te souviens-tu de Georgio ? Bien sûr que tu t’en souviens. Tu as entendu le rapport d’Angelo. Cet homme, tout comme moi, a des yeux partout. Si moi je suis au courant de tout, soit assurée que lui aussi. Dans cette période délicate, il a fallu que Luciana revienne. J’ignore pourquoi elle est partie, mais je sais que ça à un lien avec Sergio. Tu veux savoir où est donc le problème ? J’ignore pourquoi elle est revenue. Ce n‘est franchement pas le moment de diviser la famille ! Te présenter comme tu l’as fait dans un lieu public, encore pire au milieu de mes hommes, avec Lucianna, n’était vraiment pas intelligent. La faire venir ici aurait été bien plus prudent. Pourquoi est-elle revenue ? Pourquoi est-elle partie ? Pourquoi tout le monde dans cette ville refuse de m’apporter ces réponses ? Qui me dit qu’elle ne va pas me causer du tord ? Diviser ma famille comme elle est déjà en train de le faire ? »

Le connaissant, Brookesia savait que la totalité des questions de son frère était réthorique : il n’attendait pas à ce qu’elle lui réponde, surtout parce qu’il ne savait pas qu’elle avait la réponse aux questions qui le préoccupaient. Elle aurait voulu tout lui expliquer, mais ce n’était pas à elle de dévoiler la vie de Lucianna. Il comprendrait tout le lendemain matin, en parlant avec la Bellissima. Pour l’heure, les choses étaient graves. Un quiproquo incroyable s’était échafaudé, au point où Brookesia avait cru que Sebastiano était incapable de faire la distinction entre son rôle de frère et celui de Parrain. Elle s’en voulait de l’avoir pensé. Elle s’en voulait de l’avoir sous-entendu. Elle s’en voulait, tout simplement. Le Parrain avait laissé sa peur de se voir destitué prendre le dessus. Il aurait dû lui faire part de ses craintes concernant Lucianna. Oui, il aurait dû : cela aurait évité bien des incompréhensions.

Sebastiano pensait que Lucianna avait pour but de diviser la famille... Et le plus triste était que ce que la Bellissima allait raconter le lendemain allait bien rompre un lien, non pas familial, comme il le pensait, mais amical : elle allait lui annoncer la véritable nature de son meilleur ami. A cette pensée, le coeur de Brookesia se serra. Elle se demandait si son frère allait survivre -psychologiquement- au choc. Ce soir il avait été confronté à l’idée de perdre sa soeur, et dans quelques heures, il allait devoir prendre une décision concernant son meilleur ami. Maintenant que la jeune femme savait ce que son frère pensait au sujet de Lucianna, elle fut prise d’une crainte presque tétanisante : et s’il refusait de croire ce qu’elle allait lui avouer ? Il ne fallait surtout pas que cela arrive. Il fallait que Brookesia fasse tout pour que Sebastiano ne reçoive pas la Revenante avec ces a priori-là.

« Peut-être que... » commença à dire la brune après que son frère ait soupiré et qu’il se soit détourné d’elle pour faire face à la fenêtre. « Peut-être que tu aurais dû me faire part de tes peurs avant qu’elles ne te rongent... » murmura-t-elle presque. Fixant le dos de son frère, elle poursuivit : « Pour revenir à ce que tu as dit avant, lorsque tu as repris mes phrases, sache que je t’aurais immédiatement fait part de ce que j’avais appris si j’avais su que cela t’était important. Vu que tu n’as jamais été particulièrement proche de Lucianna, je n’ai pas pensé que son retour pouvait t’importer, d’où le fait que je ne t’en ai pas parlé. Ce que je voulais dire, c’est que... C’est qu’un frère et une soeur ne doivent pas cacher à l’autre une chose qui peut l’affecter. »

N’étant pas certaine d’avoir été bien claire, Brookesia s’apprêtait à donner encore plus de précision concernant ses paroles mais elle se retint : elle avait l’impression que, peu importe ce qu’elle dirait, elle n’arriverait jamais à faire comprendre de manière limpide où elle voulait en venir. Sa gorge étant passablement sèche, elle attrapa son verre et le vida cul-sec avant de le reposer doucement sur le bureau. Fixant un instant le verre désormais vide, elle repensa à ce qu’avait dit son frère. Elle n’avait pas pensé au fait qu’il pouvait lié ainsi le retour de Lucianna avait l’affaire « Georgio ».

« Les quiproquos sont rarement chose à débattre alcoolisés... » lâcha-t-elle plus pour elle-même que pour son frère. Contournant le bureau de Sebastiano pour s’approcher de lui, elle attrapa son bras droite pour le forcer gentiment à se retourner pour la voir. Elle dû relever la tête pour le regarder dans les yeux car, même si elle portait des talons, il restait plus grand qu’elle. Reprenant la parole, elle expliqua : « Je doute que Lucianna ait un quelconque lien, que ce soit proche ou lointain, avec Georgio. Si je dis cela, c’est parce que, depuis ce soir, je connais la raison de son départ, et la raison de son retour est des plus simples lorsque l’on sait ce qu’il s’est passé. Cependant, ce n’est pas à moi de t’expliquer tout ça : Lucianna le fera elle-même... Demain, lorsqu’elle viendra, il ne faudra pas que ta théorie première la concernant vienne influencer la manière dont tu recevras ce qu’elle t’annoncera. Peut-être que tu ne comprends pas vraiment ce que je veux dire maintenant, mais demain mes paroles te feront sens. Pour l’instant... » lâcha-t-elle avant de se glisser dans les bras de son frère pour l’étreindre tout en posant sa tête contre son épaule : « Laissons de côté cette histoire d’incompréhensions, et restons unis. A l’avenir, il nous faudra juste plus de communication entre nous pour éviter pareille situation... Sache que tu es le meilleur des frères, et un Parrain formidable. N’en doute jamais. »
Par ses paroles, il avait désamorcé la bombe.
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Message par Sebastiano Lambertoni Dim 25 Mar - 0:20

Sebastiano était tellement parti loin dans ses réflexions internes et ses explications orales qu’il ne remarqua pas que la colère de Brookésia avait filé pour laisser place à une sœur rassurée et plutôt… contente ? Heureuse ? -il ne comprenait pas toujours les femmes, voir rarement-. De toute façon elle n’en montrait rien.

Sebastiano avait eut une raison – peut-être maladroite- pour ne pas avoir révélé le retour de Lucianna à sa sœur. Il voulait juste la protéger. Mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle ne lui avait rien dit. Il l’aurait bien vu sur le ton de la conversation lui révéler cette information du genre appuyée sur son bureau à le déranger sans gêne dans son travail.

« Dis tu savais que Lucianna était de retour ? »


Elle lui aurait dit ça d’un ton détaché même s’il aurait su qu’au fond d’elle, elle serait dans tous ses états. Pourtant elle n’avait rien fait, ce qui laissait penser à Sebastiano que quelque chose de grave se passait ou s’était passé, et les paroles de Brook’ qui suivrons ne vont pas le rassurer. Mais pour le moment, il n’en était pas là. Apparemment, l’amitié était plus forte que la fraternité chez Brook’. Etait-il comme ça avec Sergio ? Peut-être, il n’en avait pas l’impression. En même temps avec Sergio il n’y avait pas grand-chose à dire ou à cacher. Lui-même ne se cachait pas de ces faits et gestes, ce qui énervai d’ailleurs sa soeur.

Il fut tiré de ses pensées par la voix de Brookésia. Il fut surpris de l’entendre parler si calmement. Il l’aurait bien vu lui hurler dessus encore une fois, mais apparemment, il avait dit quelque chose qui l’avait calmé. Il ne la suivait mais alors très difficilement aujourd’hui. Quoi que, mystérieuse comme elle est, il avait souvent du mal à la suivre. Mais bon, d’habitude il ne cherchait pas plus vu que d’habitude, elle ne lui causait pas autant de soucis.

Toujours face à la fenêtre et donc dos à sa sœur, il fronça les sourcils au son de sa voix. On dirait presque qu’elle parlait à un animal apeurait, qu’elle lui parlait avec pitié… Comme-ci elle savait que demain, lors du rendez-vous avec Luci’, il allait apprendre quelque chose qui le touchera profondément. Cela inquiétait Sebastiano. Lui qui sous entendait que la Bellissima allait diviser la famille, sa sœur ne le rassurait vraiment pas. Il allait finalement même être la cible de tourments.

« Peut-être que tu aurais dû me faire part de tes peurs avant qu’elles ne te rongent... »
« Un frère et une sœur ne doivent pas cacher à l’autre une chose qui peut l’affecter. »

Pendant que sa sœur fit une courte pause pour finir son verre, Sebastiano plaça quelques paroles.

- Tu sais Brook’, je suis un homme. Un simple mortel chef de la famille Lambertoni, Padre de la Lama Costa, gardant sous contrôle une ville, essayant de garder ordonné et obéissant des dizaines d’hommes, m’occupant en plus de conflits et d’échanges internationals. Je continue ? Alors oui, parfois je n’ai pas spécialement le temps de te parler de choses que je pensais que tu savais, puisque tu étais là lorsqu’Angelo est venu. Il me semblait que tu avais compris la situation pour que je n’ai pas à t’expliquer les choses. Je pensais que, comme avec mes hommes, tu serais venu me parler naturellement. Je ne peux pas penser à tout et tout prévoir. Je ne suis qu’un humain. Et puis apparemment nous avons la fâcheuse manie tous les deux de parler de chose que l’on ne fait pas nous même.

Bah oui, elle non plus ne lui fait pas part de ses soucis. N’allait pas me sortir que le retour de Lucianna ne l’a pas légèrement perturbé.

« Les quiproquos sont rarement chose à débattre alcoolisés... »

- Effectivement, ça ne te réussi pas.

Il n’était vraiment pas ravi de la voir ainsi.  Il l’entendit – et la sentit, l’alcool étant tout de même odorant sur personne alcoolisée- s’approcher et ne repoussa pas sa main lorsqu’il la sentit sur son bras. Il ne fit aucune résistance lorsqu’elle émit une pression pour qu’il se retourne vers elle. Son regard restait froid, brillant d’une forme de colère un peu persistante. Elle pouvait voir sa mâchoire se crisper par micro seconde, signe qu’il la serrait nerveusement sans s’en rendre compte sous les flots de sentiments qui le parcourait. Il la regarda tandis qu’elle tentait de le rassurer sur la présence de Lucianna à Ardenza. Pas très convaincante à vrai dire. Si elle n’était pas la pour les nuire, elle allait apparemment tout de même lui raconter quelque chose de grave. Ok, il oubli les théories du complot, mais pas sûr que la vérité soit mieux finalement.

Brook’ se glissa dans les bras de son frère qui l’entoura de ses bras, posant son menton sur sa tête. Elle sentait encore le shampoing. Ça cassait un peu l’odeur désagréable de l’alcool trop consommé. Malgré leur position détendu d’un frère et une soeur terminant un dispute en Happy End, Seb’ gardait un regard noir, regardant un point fixe. Trop de non dit. Elle qui voulait qu’il lui dise ses tracas, voilà qu’elle lui gardait secret quelque chose d’important. Elle préférait conserver le secret d’une amie, même si la suite allait le blesser profondément, bien qu’il ne le savait pas encore à ce moment là.

« A l’avenir, il nous faudra juste plus de communication entre nous pour éviter pareille situation... Sache que tu es le meilleur des frères, et un Parrain formidable. N’en doute jamais. »

* Tu me dis ça et pourtant tu refuses encore de me dire la vérité sur Lucianna *

Mais Seb’ ne dit rien, gardant ses pensées pour demain. Dans l’état où était Brook’, la meilleure chose à faire était de mettre fin à cette discussion et de l’envoyer se coucher.

« N’en doute jamais. »


Et pourtant il doutait. Devant tous ses secrets, il doutait. Il ne savait pas quoi dire, alors il resta muet, gardant sa sœur dans ses bras le temps qu’elle voudra.
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Message par Brookesia Lambertoni Dim 25 Mar - 18:14

Pendant qu’elle se trouvait dans les bras de son frère, Brookesia ressassa les dernières paroles de ce dernier. Il était vrai qu’il avait beaucoup de choses auxquelles penser, mais elle doutait que le fait d’imaginer des complots à tous les coins de rue puisse l’aider à garder la tête froide. Alors certes, il fallait bien qu’il pense à toutes les possibilités et qu’il prenne en compte tous les scénarios, mais le fait était que ne pas partager à sa propre soeur les doutes et craintes qu’il avait concernant le retour d’une amie d’enfance n’était probablement pas la meilleure des choses à faire. Comment diable Brookesia aurait-elle pu imaginer ne serait-ce qu’une seconde que pareille hypothèse concernant Lucianna se tramait dans la tête de son frère ? Quoiqu’il en soit, les choses s’étaient quelque peu tassées suite aux paroles de la brune. Du moins... C’est ce qu’elle crut. Sebastiano ayant posé sa tête sur elle, elle sentait que sa mâchoire était crispée. Et la manière dont il l’avait enlacée de ses bras manquait un peu de chaleur. Etait-il encore fâché ? Déserrant son étreinte, Brookesia fit un pas en arrière. En voyant le regard sombre de son frère, elle cru comprendre ce qui n’allait pas. Ses mains posées sur les avants-bras de son frère, elle le fixa un instant avant de dire :

« Demain, si Lucianna ne se pointe pas, pour une raison ou pour une autre, au rendez-vous que tu as fixé, ou si elle change d’avis et qu’elle refuse de te dire la raison de son départ, je te dirais tout ce que je sais. Mais j’estime que ce n’est pas à moi de t’en parler si elle désire le faire elle. Mais, étant donné que la raison de son départ te concerne de manière très indirecte -et je précise : de manière très indirecte- j’estime que tu es en droit d’être mis au courant de ce qu’il s’est passé. D’ailleurs, je pense qu’il serait nécessaire, pour ne pas dire obligatoire, que seuls toi et moi la recevions demain. Si l’un de tes hommes est présent, il y a de fortes chance pour qu’elle ne dise rien. En fait... Je ne te l’ai pas demandé : mais aurais-je le droit d’être présente, moi ? Je pense que si je suis là, je pourrais encourager Lucianna à parler, dans le cas où elle douterait soudainement. Et dans le cas où elle te cacherait un détail dont je connais l’existence, je pourrais te le communiquer après son départ... »


La Brookesia cassante et blessante dans ses paroles avait laissé place à une Brookesia plus calme et rassurante. Cependant, ce qu’elle ressentait et pensait restaient toujours aussi invisibles. Seules ses paroles laissaient comprendre son désir de mettre les choses à plat. A aucun moment elle ne s’était excusée d’avoir agi et réagi ainsi, tout simplement parce qu’elle estimait qu’elle n’était pas entièrement la seule à être à l’origine de la tournure catastrophique qu’avaient pris les événements. En effet, à ses yeux du moins, Sebastiano avait également sa part de responsabilité. Même si Brookesia était au courant de l’affaire Georgio, comme son frère l’avait si bien dit, comment aurait-elle pu penser que, pour le Parrain, le retour de Lucianna avait un lien avec cette histoire ? C’était impossible, voilà tout ! Certes, la brune regrettait ce qu’elle avait dit sous le coup de l’émotion, mais elle ne pouvait pas s’excuser d’avoir ressenti ce qu’elle avait ressenti, et d’avoir été poussée à dire ce qu’elle avait dit. Maintenant, seul Sebastiano pouvait boucler la boucle. S’il ne parvenait pas à comprendre le point de vue de sa soeur, celle-ci pouvait s’évertuer autant qu’elle le voulait à le lui expliquer : il ne le comprendrait pas. Brookesia n’avait besoin que d’une chose : que Sebastiano affirme avoir compris pour quelle raison elle avait réagi comme elle l’avait fait.
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Message par Sebastiano Lambertoni Mer 28 Mar - 22:28

La paranoïa, le quotidien des parrains. Il ne pensait pas qu’un jour ce phénomène glisserait son ombre sur sa famille. Pouvait-il faire confiance à sa sœur ? Il n’avait pas spécialement le choix. Tant pis, elle sera sa faiblesse, mais il avait besoin d’elle ou il deviendrait fou. Il ne comprenait toujours pas son choix de lui cacher la vérité sur Luciana, mais il décida d’attendre sa rencontre avec la bellissima. C’était finalement le mieux à faire. Peut-être comprendra-t-il les actions de sa sœur et ses paroles lorsque Lucianna lui aura parlé, enfin si elle lui parle. Il n’en était pas sûr.

Sa sœur se recula, gardant ses mains sur les avant bras de son frère et lui même fit de même. Sebastiano n’exprimait pas spécialement de sentiments. Pas de sourires, pas de colère. Il semblait comme un mur qui attendait ce fichu rendez-vous pour se décider sur quoi faire et quoi dire. En fait, il ne ressentait plus de colère envers Brook’, mais il fallait qu’elle lui laisse le temps. Il fallait se mettre à sa place, tous ces secrets le dérangeait. Il avait une très mauvaise intuition. S’il savait...

Il écouta sa sœur en la regardant dans les yeux. Il n’oublierait pas ses paroles,mais les quelles ? Celles où elle lui disait qu’elle n’était pas obligé de lui dire ce qu’elle savait ? Ou celle où elle lui disait qu’il était un bon frère et un bon parrain ? En fait, sur le coup, il ne savait pas quoi trop penser, il avait besoin de temps. Il ne réagit même pas à ses paroles, bien sûr sans le faire exprès. Il avait juste besoin de dormir, la nuit portait conseil. De toute façon, à la fin, quoi qu’il arrive, il saura, d’une manière ou d’une autre. Mais elle n’avait pas tord sur un point.

- Effectivement, ta présence pourrait aider Lucianna à délier sa langue et a enfin me dire la vérité – répondit-il d’un ton neutre.- Juste toi, moi et Lucianna.

Il n’y avait pas d’excuses à attendre des deux camps, ils avaient tout deux leurs tords, c’est tout, il n’y avait pas à rajouter quoi que ce soit.

Sebastiano finit par s’écarter en regardant l’heure affichée par une petite pendule sur le mur en face de son bureau.

- Brook’, il est temps d’aller dormir. Pour aujourd’hui, nous avons eu notre quota d’émotions et de révélations.

Il glissa sa grande main dans les cheveux de sa sœur et se pencha pour embrasser son front. Sa façon de clôturer cette conversation et de lui souhaiter bonne nuit tout en lui montrant par ce geste qu’elle était pardonnée, même s’il n’y avait plus vraiment grand-chose à pardonner, mais il savait que sa sœur sentirait sûrement un poids s’enlever par cette simple action. Ce n’était qu’une dispute liée à un manque de communication, rien de plus au final.

Puis, il se dirigea vers la sortie. Ça ne le dérangeait pas de la laisser ici, elle avait le droit d’entrer dans son bureau en son absence. Elle était bien la seule d’ailleurs. Il ouvrit la porte mais s’arrêta dans l’encadrement. Il tourna la tête sur le côté pour montrer qu’il s’adressait à elle bien qu’il ne la regardait pas.

- Et… tu es une sœur merveilleuse Brook’. Notre père doit être fière d’avoir une fille comme toi. La Lama Costa a beaucoup de chance de t’avoir.

Puis il sortit rapidement de la pièce. Sebastiano n’était pas à l’aise avec ce genre de confidence. Mais une chose est sûr, à l’aube, l’ambiance sera différente.
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Message par Brookesia Lambertoni Ven 30 Mar - 14:26

Sebastiano restait de marbre devant les paroles de Brookesia : celle-ci ne lui en voulait pas, tout simplement parce qu’elle comprenait qu’il devait être quelque peu perturbé par ce qu’elle lui avait dit. Elle-même serait fortement agacée de savoir qu’elle allait apprendre une chose sans avoir le droit de savoir immédiatement de quoi il s’agissait. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre de prendre les devants et de raconter tout ce qu’elle savait à son frère, même si elle en mourrait d’envie, tout simplement parce qu’elle ne se permettrait jamais de faire cela à Lucianna.

Brookesia commençait à sentir la fatigue s’emparer d’elle. Elle rêvait d’aller se coucher immédiatement, se laissant tomber sur son lit pour s’y endormir sans plus attendre, mais elle devait avant toute chose retirer son maquillage et se changer. Dans quelques heures seulement, elle devrait se lever et se rendre présentable afin de recevoir Lucianna avec son frère. Elle en eu la confirmation lorsque Sebastiano lâcha :

« Effectivement, ta présence pourrait aider Lucianna à délier sa langue et a enfin me dire la vérité. Juste toi, moi et Lucianna. »

La brune était ravie d’apprendre cette nouvelle. Si Sebastiano avait tenu à ce que Sergio soit présent pour une raison ou pour une autre, Lucianna serait sans aucun doute partie immédiatement. Le frère de Brookesia lança un regard à la pendule qui se trouvait derrière sa soeur et annonça qu’il était temps d’aller dormir. Il mentionna également le fait qu’ils avaient eu assez d’émotions pour une seule journée. Le jeune femme partageait son avis et le lui fit comprendre d’un sourire accompagné d’un hochement de tête.

Sebastiano passa sa main dans les cheveux de la brune et lui déposa un baiser sur le front, comme il lui arrivait parfois de le faire. Brookesia afficha un sourire heureux : la conversation n’aurait pas pu mieux se terminer que cela. Le Parrain se dirigea ensuite vers la sortie tandis que sa soeur contourna le bureau et s’empara de son verre vide pour aller le déposer sur le bar. C’est alors que son frère s’arrêta dans l’encadrement de la porte et prononça ces mots :

« Et… tu es une sœur merveilleuse Brook’. Notre père doit être fière d’avoir une fille comme toi. La Lama Costa a beaucoup de chance de t’avoir. »

La jeune femme n’eut rien le temps de dire que son frère quitta la pièce. Elle ne le montrait pas, mais elle avait été touchée par ces paroles. Traversant le bureau en veillant à marcher droit, et donc en ne se laissant pas être guidée par l'alcool, elle alla poser le verre sur le bar et quitta la pièce dans laquelle elle allait revenir dans quelques heures seulement. Brookesia espérait sincèrement que Lucianna vienne au rendez-vous qui lui avait été imposé... Après tout, c’était la meilleure des choses à faire.
[Fin du RP]
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Message par Lucianna Contini Lun 2 Avr - 11:43

Lucianna avait quitté le bar sans un regard en arrière, une fois, qu'elle avait bien entendu payé les conso qu'elle avait commandé. D'ailleurs, afin de ne pas mettre le patron mal à l'aise, elle dut lui dire de prendre ça en pourboire. Au moins, la brune pourrait avoir l'esprit en paix et ce brave homme n'aura pas perdu de l'argent avec elle. Marchant d'un pas rapide, la jeune femme, au lieu de rejoindre son appartement de suite marcha sans but réel. Comme si la journée n'avait pas été assez épuisante, avec toutes ses questions, les montagnes russes de sentiments et ce qu'elle avait finalement révélé. Afin de tout oublier, la jeune femme, sortit son Ipod de sa poche, brancha les écouteurs, lança du bon vieux rock anglais à plein volume et déambula sans prêter attention ou elle allait durant des heures durant. Au bout d'un certain temps la fatigue commença à se faire sentir, et en cela rien d'étonnant, car lorsqu'elle fit enfin attention à ce qui se passa autour d'elle, la bellissima vit que le noir de la nuit passait au gris de l'aube d'un jour pluvieux. Quelque peu surprise, la demoiselle vit qu'il était déjà 5h du matin. Lâchant un soupir, elle se hâta a rentrer chez elle pour se préparer. Car malgré, son envie de désobéir à l'ordre du patron de la Lama Nacosta, la demoiselle ne pouvait pas se permettre d'en faire qu'a sa tête pour cette fois. Quand elle fut à l'appart la brune, se déshabilla, laissa ses vêtements tomber sur le chemin qui la menait de suite sous une douche bouillante, au point de remplir la petite salle de bain de buée. Laissant l'eau s'écouler sur son corps, lavant la fatigue et la frustration qu'elle ressentait. La jeune femme resta bien une bonne demi heure ainsi, les yeux fermés, avant de se décider à se laver et enfin sortir de la pour partir affronter les Lambertoni. Recouverte uniquement de sa serviette, ses cheveux mouillés mais brosser, la jeune femme partie dans sa chambre récuperer de quoi s'habiller. Postée devant l'armoir, la bella s'interrogea un quart de seconde sur ce qu'elle devrait porter. Devrait elle montrer du respect en venant bien saper, ou alors être elle même et se foutre de l'accord des deux autres. Choix rapide, rien que le fait qu'elle y aille montrait assez de respect. C'était partie, jean bleu, taille haute, débardeur noir, gilet long et noir, baskets compensées et en plus des breloques à ses doigts et poignet, un collier ras du coup noir.

*Cela fera largement l'affaire, que ça lui plaise ou non.. Il ne pourra pas se plaindre, je suis venue, déjà plus qu'il ne pouvait en espérer de moi je pense. *

Avant de sortir du petit appart, la bella récupéra le sac d'hier, prit ses clefs de voiture et s'en alla non sans dépit rejoindre la maison des Lambertoni. Bizarrement, elle n'eut pas une seule fois le doute sur le chemin a prendre, à croire que certaines choses sont ancrées en vous de manière indélébile. Garant la voiture de location dans l'immense allée, la jeune femme se dirigea vers la porte, sonna et patienta qu'on la fasse entrer, espérant simplement ne croiser personne d'autre qui rendrait tout ceci encore plus compliqué. Le temps des emmerdes avait réellement commencé, ça c'était une certitude pour l'italienne.

* Aller Seb.. Fais moi donc envoyer dans le bureau... Vient donc affronter une vérité que tu n'accepteras pas.. *
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Message par Sebastiano Lambertoni Sam 4 Aoû - 13:26

La nuit fut courte à la casa Lambertoni. Après le départ de sa sœur, Sebastiano put grappiller trois petites heures de sommeil avant que l’aube ne se pointe, de quoi avoir bonne figure le temps du rendez-vous avec Lucianna. En pensant à cette dernière, son reflet dans le miroir de la salle de bain lui renvoyait un regard sombre. Il ignorait les réelles intentions de Lucianna, sa sœur refusant de lui révéler la vérité. Peut-être était-elle ici pour de bonnes raisons ou simplement pour reprendre une vie banale. Mais c’était un fait que pour le moment, elle n’attirait que le malheur autour d’elle. En quelques heures, elle avait semé le chaos entre lui et sa sœur, et avait planté la graine de la méfiance et du doute dans certains esprits, dont le sien. Sa discussion avec Brookesia n’avait en rien arrangé son mauvais pressentiment. Trop de secrets qui ne présageaient rien de bon. Si sa propre sœur refusait de lui dire ce qu’il en est réellement, risquant une nouvelle confrontation avec lui, c’est que la chose n’allait pas lui faire plaisir.

D’un soupir lasse, passant une main sur son visage pour faire fuir la fatigue, terminant son geste en peignant de ses doigts ses cheveux en arrière pour dégager son visage, Sebastiano se débarrassa de son pyjama et se glissa sous une douche froide. Rien de mieux pour se réveiller et bien commencer la journée.

Lorsqu’il sortit de la douche après une bonne vingtaine de minute à profiter de la fraîcheur de l’eau avant cette longue journée chaude, il remarqua avec satisfaction de nouveaux vêtements propres et repassés qui l’attendaient, son pyjama disparu, sûrement partis au lavage. Son majordome était d’une discrétion et d’une efficacité qu’il appréciait énormément. Il lui arrivait de se dire qu’après toutes ses longues années de bons et loyaux services, il lui offrirait bien une petite maison avec un beau petit jardin fleurit pour lui et sa femme lorsque l’homme partira en retraite. Oui, même un Lambertoni pouvait être généreux, fallait-il le mériter.

Une fois habillé, lissant sa chemise bordeaux de ses mains, le col entrouvert, un pantalon et des chaussures noirs, le tout d’une grande marque de luxe, soulignant sa silhouette avec élégance et lui donnant de la prestance, il sortit et fut attiré par une légère brise matinale. La fenêtre menant à son balcon était ouverte pour aérer sa chambre. Il sortit néanmoins rapidement de la dite pièce, prenant au passage l'arme sous son oreiller qu'il plaça dans un étui au niveau de sa cheville. Elle était assez petite pour être discrète et pourtant malgré tout efficace. On est jamais trop prudent. Il avait ordonné la veille que l’on serve son petit déjeuner sur la terrasse de son bureau, pour ainsi prendre une petite collation et une petite détente avant l’arrivée de Lucianna. Comme prévu, tout l’attendait sur la petite table de sa terrasse. Il observa du coin de l’œil que son verre et celui de Brook ‘ avaient disparu et que son bureau était nickel. Sebastiano s’installa de manière à observer la nature matinale. Son premier réflexe fut de se servir un café et de s’allumer une cigarette. En général, le parrain essayait d’éviter cette mauvaise habitude mais au vu de la nuit précédente, il s’accordait ce plaisir malsain, ce poison beaucoup trop matinale qui pourtant ne le dérangeait pas. Il zieuta les croissants mais n’avait pas spécialement faim alors les ignora.

Puis vint les trois petits coups à la porte d’entrée de son bureau et l’apparition de son majordome qui vint lui annoncer l’arrivée de la fauteuse de trouble. Bien, les choses sérieuses vont commencer. Il indiqua à l’homme de la faire venir ici et retourna à son petit déjeuner comme si de rien n’était. Plus qu'à espérer que sa sœur ait oublié de se lever, ça lui laisserait le champ libre. Si ce que Luc' va lui dire compromet la paix de sa famille, sans Brook' dans les parages il pourra agir à sa guise. Après tout, on est mafieux ou on ne l'est pas.
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Message par Lucianna Contini Mar 9 Oct - 21:16

Quand le majordome revint la chercher, il lui lâcha un regard doux, mais professionnel. Cependant , aucun doute.. Il savait, il savait que la jeune femme, qu'il connaissait depuis la naissance de cette dernière ou presque, allait passer un moment difficile. Tout en marchant dans les couloirs, il garda le silence, la menant d'un pas vif malgré son âge avancé. Respectant le silence du brave homme, la brune  qui cachait remarquablement ses émotions, détailla le chemin parcouru de son regard, remarquant les petits détails qui avaient changer par rapport à son enfance.

*Dans le fond ça reste la même maison.. Ils n'ont presque rien changer, la présence de Lambertoni père est toujours bien présente... C'est presque flippant.. *

Sa réflexion l'amusa et elle dut retenir un sourire, car le majordome ralentissait, signe qu'ils arrivaient au bureau du parrain. Malgré sa façade neutre, une crampe s'insinua dans le ventre de la jeune  femme. Il ne la croirait pas, il refuserait d'admettre que son second et meilleur ami avait pu faire un tel acte. C'est à cet instant que celui qui l'avait vue grandir, tel un grand père bienveillant s'arrêta et lui fit face.

Lucianna, je suis content de te revoir. Et ne t'en fais pas Monsieur Sebastiano t'écoutera. C'est un homme bon, il fera ce qui est juste. Maintenant essaie de ne pas faire si prédatrice, ça ne t'aidera pas. Et ne lui ment pas, il le saura. Et je ne pourrais pas t'être utile comme lorsque qu'enfant, Gabriel, Brookesia et toi enchaîniez les petits larcins.

Il lui pressa doucement le bras, un sourire bref mais chaleureux éclairant son visage. La demoiselle lui offrit un sourire doux amère en pensant à ces souvenirs. Murmurant un merci, elle se tourna vers la porte, le laissant frapper pour indiquer leur présence.

*C'est partie...*

Une fois l'accord d'entrer donné, le majordome ouvrit le passage et cacha encore quelques instant Lucianna, pour l'annoncer.

Monsieur, voilà la signorina Contini.

S'effaçant enfin, il lui fit signe de s'avancer. Après une brève inspiration, elle entra le visage neutre dans le bureau du jeune parrain, qui semblait encore les nerfs à vif en regardant la jeune fille qui troublait ces hommes.

Bonjour.

Afin de ne pas faire d'impair, la bellissima ne nomma pas son interlocuteur, après tout elle n'avait jamais eu à être dans cette situation. Alors ne sachant pas quel degré de familiarité il tolérerait, elle resta debout, bien droite sans l'appeler par son nom. Il ne lui restait plus qu'à lui demandé ce qu'il voulait, elle lui répondrait au risque d'en perdre la vie.
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